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Nul besoin de s'étaler pendant des heures, cette Definitive Edition est loin d'être la compilation ultime pour tous les fans de la saga. En plus d'embarquer la cohorte de défauts initiaux du titre, elle subit les affres d'une technique désastreuse et peine à donner envie d'aller plus loin dans l'aventure. La coopération permettra probablement d'apaiser un peu tout cela, mais ce portage paresseux ne saura convaincre ni les fans de la première heure ni ceux voulant se lancer aujourd'hui dans Dead Island.

Un prêté pour un rendu. Pour chaque défaut majeur évacué par DICE entre Mirror's Edge et sa suite Catalyst, le studio suédois en crée accidentellement un autre, au point d’étouffer le vent de magie qui soufflait sur le premier épisode. Moins enfermée et linéaire que son aïeul, plus variée sur le plan artistique et plus généreuse aussi, cette suite peine malheureusement à créer un tout cohérent, lisible et capable de s’adapter aux envies du joueur. Par l’inconstance de son level design extérieur, le jeu brime trop souvent les élans libertaires et prend des airs de monde ouvert sur rails, où les choses se font ainsi et pas autrement. L’aborder sans le fameux GPS magique, c’est l’assurance de chutes à répétition dans le vide jusqu’à ce qu’on connaisse son langage par coeur ou qu’on finisse par lâcher l’affaire. Sortir le TomTom™ et se laisser guider fera en revanche certainement la blague pour certains, mais ne permettra de masquer ni les soucis de précision, ni la répétitivité, ni le dernier tiers assez calamiteux du jeu. Mirror’s Edge Catalyst est l’archétype du jeu qui regorge de potentiel, qu’on aurait tant voulu aimer, mais qui n’y met vraiment pas du sien.

Tel un phénix vidéoludique Odin Sphere renaît de ses centres 8 ans après la sortie de la version originelle sur PlayStation 2. Au-delà de la simple restauration, cette oeuvre culte de Vanillaware au même titre que Dragon's Crown trouve une seconde jeunesse. Aussi bien visuellement avec sa direction artistique, témoin du savoir-faire du studio japonais, que par le gameplay via une refonte du système de combat bien plus dynamique désormais, Odin Sphere Leifthrasir fait vibrer notre corde nostalgique et s'arroge le droit de postuler au titre de meilleur Action RPG de l'année.

Kick-Off Revival était comme on pouvait s'en douter une bonne idée sur le papier, une mauvaise à l'écran. A part son nom et quelques souvenirs émus à vous faire grisonner les tempes, pas grand-chose à sauver de ce jeu complètement hystérique sur le terrain, totalement famélique dans le contenu, sorti à la va-vite pour profiter de l'élan de l'Euro. Même pour les adeptes du rétro ou les férus d'arcade, on se demande comment il est possible aujourd'hui de concevoir un jeu de foot aussi anachronique sans règle du hors-jeu, sans cartons, sans possibilité de contrôler le gardien, avec des buts aléatoires, des comportements grotesques et des visuels tout aussi infâmes. Quitte à vouloir donner dans le foot rétro, autant rebrancher Super Sidekicks, ISS Deluxe, World Cup, n'importe quoi en fait, au lieu de s'infliger pareille purge footballistique...

Mise à jour de 14h30 : La compilation a enfin été officialisée par 2K/Take Two, avec une sortie calée au 13 septembre en Amérique du Nord et au 16 dans le reste du monde. Pour un tarif de 60 eurodollars, la compilation embarquera les trois jeux de la série ainsi que tous leurs DLC solo, ainsi qu'une vidéo making-of inédite pour le premier épisode et une remise à jour visuelle des trois opus assurée par le studio Blind Squirrel Games. Il convient toutefois de préciser que la partie multijoueur de BioShock 2 ne sera pas du voyage et que la version PC de BioShock : Infinite ne sera pas retapée car "elle convient déjà aux standards des consoles de génération actuelle et tourne de façon fluide avec des options graphiques élevées". Veuillez regarder la bande-annonce ci-dessous pour en juger, je vous prie.

Star Ocean : Integrity and Faithlessness est un jeu aussi étrange que son sous-titre, où les grandes et belles ambitions ont manifestement dû composer avec des moyens limités. Comme un RPG ancienne école qu'on aurait encastré dans un écrin rutilant, le titre se limite à une toute petite vingtaine d'heures de jeu sur une planète paradoxalement étriquée, une aventure où l'on peine à s'impliquer étant donné la mise en scène minimaliste et le peu d'interactions possibles. Si le scénario y gagne en rythme et parfois en panache, on reste malgré tout sur sa faim au bout du compte, faute d'environnements variés et de séquences vraiment spectaculaires.

Le punch, on le trouvera dans le système de combat et l'exploration sans transition hyper dynamiques, avec un 60 fps qui ne flanche jamais ; les décors ont beau être un peu vides, tri-Ace a au moins réussi son pari technique de fort belle manière. Pour ce qui est de la profondeur, en revanche, on se heurte encore une fois à des affrontements grisants mais répétitifs, un système de rôles facilement abusable et à des pics de difficulté malvenus. Rien qui ne surprendra les fans de la série, en somme, qui pourront savourer ce nouvel épisode paisiblement en attendant les grands rendez-vous à venir.