Actualités du jeu PC

Du magique à l’ordinaire, il n’y a parfois qu’une volée de chiffres mal taillés. C’est la morale de l’entreprise Battle Chasers Nightwar, dont le mélange d’influences RPG se montre aussi futé que charmeur, avant de lentement disparaître sous une marée ininterrompue de combats non désirés, vers lesquels on se tourne par dépit et non par envie. Challenge relevé, direction artistique à l’avenant, animation au top, couche sonore trois étoiles : rares sont les adaptations de comic books à avoir su réunir autant de bons oeufs dans le même panier, tant et si bien que le jeu d’Airship Syndicate parvient même un temps à faire oublier l’existence toute relative de son scénario. Mais quand le marteau du grinding tombe, c’est toute l’entreprise qui se tasse sous son poids. A l’heure où l’on écrit ces lignes et tant que le studio n’aura pas fait le nécessaire, Nightwar est un jeu comme un joli petit lingot d’or, que les mauvais choix d’équilibrage changent une heure après l’autre en petit tas de plomb.

C’est incroyable mais Elex est une catastrophe encore bien pire que ce que l’on pouvait craindre. Dès que l’on pressent avoir trouvé une branche à laquelle se raccrocher, ce sont les développeurs qui viennent saboter le tout avec un système frustrant. Le jeu est un obstacle à sa propre exploration, l’évolution du personnage est bridée et la liberté une illusion. La dette technique accumulée depuis toutes ces années par Piranha Bytes fait d’Elex un anachronisme, le tout dans un mélange d’univers opportuniste et sans personnalité. A ce niveau-là, il n’est plus question de redresser la barre mais bien d’aller repêcher la carcasse au fond de l’océan. Et à moins de s’engager sur un ou deux ans afin de sortir une enhanced edition miraculeuse, Piranha Bytes vient de fêter ses vingt ans d’existence avec un bien triste exemple d’accident industriel.

Rencontre entre un jeu de gestion et un STR, Dungeons III tente de reprendre le flambeau laissé à l'abandon par un jeu que les moins de 20 ans risquent de ne pas connaître : le cultissime Dungeon Keeper, sorti tout droit de l'imagination de Peter Molyneux en 1997. Lancée 14 ans plus tard, en 2011, la licence des Allemands Realmforge Studios a connu des débuts hésitants , entre équilibrage hasardeux entre les différentes facettes de gameplay, rythme des parties bancal et interface mal fichue. Ce troisième opus arrive-t-il à corriger le tir pour que la licence devienne bien plus qu'un simple hommage sans génie ?

Song of Horror est un survival horror cinématique porté sur la narration, dans lequel le joueur incarnera le protagoniste Daniel Noyer mais aussi une quinzaine d'autres personnages jouables, un nombre étonnamment conséquent qui cache une triste perspective : celle de perdre définitivement son avatar en cas de mort. Qui plus est, celle-ci risque de surgir rapidement puisque le système de jeu est dépourvu de jauge de santé ou même de combat au sens traditionnel.

Les développeurs disent avoir mis au point une intelligence artificielle (« La Présence ») capable de générer toutes sortes de dangers de façon procédurale, mais le projet est aussi motivé par l'envie de retrouver l'ambiance des vieux classiques que sont Alone in the Dark et Resident Evil, avec notamment une bonne dose d'exploration et de réflexion. Côté ambiance, Song of Horror s'inspire des maîtres de l'horreur et du fantastique que sont Edgar Allan Poe, Howard Phillips Lovecraft et Montague Rhodes James.

Alors que son ainé basait sa proposition sur une philosophie arcade, une emphase sur les déplacements et le skill arme en main, Star Wars Battlefront II nivelle la proposition par le bas pour faire miroiter un sentiment de puissance via les Star Cards et engluer la progression dans du grind sans saveur. Beau et respectueux de la licence, il l'est par moment, mais tout cela se fait au prix d'un game design de la frustration uniquement présent pour faire passer les plus candides et les moins doués à la caisse. Ce SWBII ne mérite ni vos euros ni votre temps, et il convient de le laisser rouiller comme la carcasse d'un Star Destroyer, bouffée jusqu'à la structure par le désert de Jakku. Reste finalement un énième cheval de Troie pour la licence, dont les quelques révélations sur son univers ne valent pas l'investissement, et dont les multiples lacunes traduisent clairement la volonté de faire passer clients comme créateurs pour les dindons de la farce, farce qui on l'espère prendra fin avec cet épisode.

Pour les joueurs impliqués dans la lutte contre ce modèle économique, il s'agit d'une semi-victoire tant le repli d'EA n'est que temporaire. Aussi symbolique soit-elle, cette décision ne saurait représenter le signe que les microtransactions intégrées au gameplay ne vont pas continuer d'envahir les productions AAA ces prochaines années. L'éditeur, qui avait introduit ces achats dans la progression de Star Wars Battlefront II en échange de la disparition du season pass (les prochains modes, cartes et personnages du jeu seront théoriquement gratuits), est toujours déterminé à faire en sorte que les joueurs puissent dépenser de l'argent pour accélérer leur progression dans le jeu, mais DICE doit désormais trouver une formule miracle qui saura contenter tout le monde. Selon les sources de GamesBeat, ce revirement spectaculaire a été décidé quelques heures après un échange téléphonique entre Robert Iger et Andrew Wilson, respectivement présidents de Disney, propriétaire de Star Wars, et EA.

C’est toujours une bonne idée d’insister sur son CV quand on lance un studio indépendant et qu’une majorité des membres vient tout droit de chez CD Projekt Red. Sans forcément lui demander la lune, on était sans doute en droit d’attendre de Seven : The Days Long Gone un jeu fini et cohérent. Le résultat est un mélange improbable de genres et d’approches trop différentes pour réussir à cohabiter ou procurer le moindre plaisir, la faute à des systèmes plus frustrants les uns que les autres. Il n’est donc pas utile d’espérer que des patchs viennent sauver de la noyade un titre effectivement sorti dans un état désastreux. Les bugs sont légion, les animations cassées, l’IA inexistante et le jeu vous renvoie sur Windows pour un oui ou pour un non. Même en imaginant qu’il atteigne un niveau de finition acceptable dans un futur plus ou moins proche, Seven n’est tout simplement pas un bon jeu et n’a aucun argument en sa faveur pour justifier l’achat.