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Parmi les gros poissons qui seront sans doute très surveillés cette année se trouve le prochain épisode de Battlefield. Selon les informations de Kotaku, le sujet des microtransactions et aujourd'hui manipulé avec la plus grande précaution en interne après le feuilleton Star Wars Battlefront II, durant lequel EA n'a cessé de rétropédaler pour tenter de calmer la fureur des joueurs, au point de renoncer temporairement aux microtransactions juste avant la sortie du jeu. Avec un peu plus de 7 millions de copies vendues, le jeu de DICE a manqué son objectif de lancement (8 millions) et n'est pas en mesure d'égaler les 13 millions de ventes de son prédécesseur. a écrit:

Comme on dit dans Top Chef : "les traceurs de la recette sont là". Avec Sedna, Sushee a bien saisi l'atmosphère de Fear Effect et a mis sur pied un épisode cohérent qui s'inscrit très bien dans le sillon des deux épisodes originels. Grâce à un gameplay varié, on traverse une aventure assez rythmée et qui s'essaie à pas mal de choses intéressantes. Le problème, c'est qu'une accumulation de dysfonctionnements, de décisions curieuses, d'imperfections techniques voire de ratages met vite nos nerfs à rude épreuve et douche bien fort notre enthousiasme à l'idée de ces retrouvailles. Sur bien des points, on sent que le studio breton avançait dans le bon sens et tenait dans ses mains une aventure pleine de potentiels, autour d'une vieille licence bizarrement oubliée. Mais on dirait qu'il s'est complètement paumé en route, envouté par quelque démon inuit, condamné comme un bigorneau arraché à son rocher par un gamin de huit ans en ciré jaune qui deviendra quelques décennies plus tard un journaliste triste et usé par un jeu trop bancal et malhabile.

Quand le rideau tombe sur le premier épisode de The Council, difficile de savoir par quel bout s'agripper au jeu de Big Bad Wolf. Faut-il croire à la doucereuse promesse de sa première moitié et mettre la seconde sur le compte d'un studio qui découvrait alors les défis posés par la forme épisodique ? Ou au contraire s'inquiéter de voir un tel potentiel si vite dilué dans des automatismes poussifs ? Si la suite retrouve son chemin, on saura pardonner pas mal d'errements à ce premier, de sa technique pas toujours au top à ses doubleurs qui perdent parfois le feu entre deux répliques. En attendant, The Mad Ones est à la fois tout et son contraire, génialement progressiste, mais conservateur et fort maladroit. Si ce manque d'homogénéité n'entame pas complètement nos espoirs, il jette bel et bien un froid palpable en fin de rencard.

Hokuto ga Gotoku est le moment idéal pour faire le point sur l'une des sagas les plus fascinantes de Sega. Il y a de l’amour du jeu dans les Yakuza et leurs paris techniques, qui vont toujours plus loin dans un réalisme limité à quelques pâtés de maison. Mais si tout cela n’existait que pour le placement produit démentiel de la série ? Ici, pas une seule pub à l’horizon, si ce n’est l’autopromo d’une borne d’arcade Out Run ensevelie dans le désert. S’il y a une chose, une seule, que ce jeu respecte, c’est le délire ambiant des activités extra aventureuses d’un Yakuza. Il n’est pas exclu d’y trouver du plaisir. Car si votre idée du fun de Hokuto no Ken, c’est de conduire une épave dans un open world de 600 mètres de large sur fond de musique de Super Monkey Ball, alors dieu vous bénisse. Je n’y suis pas insensible moi-même. Mais ne passez pas à côté de Yakuza 6 ou de Kiwami 2 pour cette offre low cost d’une excellente série. Il ne s’agit certainement pas de la pire adaptation de Ken le Survivant. On a cependant ici un sérieux candidat au titre de pire épisode de Yakuza.

Ni no Kuni II fait partie de ces JRPG brinquebalants qui vous happent alors qu'ils n'excellent en rien. Pris séparément, aucun de ses ingrédients ne sort vraiment du lot. Les combats y sont pêchus mais souvent bourrins. Sur le dernier tiers, le challenge gonfle artificiellement le niveau des ennemis pour vous opposer un soupçon de résistance en trompe-l'oeil. Les environnements souvent dignes d'un Miyazaki, inspiration revendiquée depuis le premier épisode, doivent composer avec un character design assez insipide et des donjons annexes d'une rare laideur. Pire, même les musiques de la légende Joe Hisaishi alternent entre le très convenable et le dissonant. Quant à la partie gestion du royaume, elle se révèle aussi futile qu'hypnotique, en demandant d'enchaîner des quêtes FedEx pour le seul plaisir de voir déambuler des cabots hauts comme trois pommes autour du palais. Et pourtant, quand tous les éléments s'imbriquent, on se surprend à tourner les pages sans interruption, comme un conte pour enfants dont on aurait déjà toutes les clés mais qu'on prendrait plaisir à relire. Une confédération de pays qui triment, unis pour L'Avènement d'un Nouveau Royaume : Ni no Kuni II, c'est l'ex-URSS.

Il y a évidemment des choses à sauver après avoir fini A Way Out, notamment ces premiers chapitres qui maintiennent l’illusion et la tension d’une tragique fuite en avant, et quelques moments d’échanges entre les joueurs qui calquent leurs négociations sur celles de Vincent et de Leo. Mais le premier jeu David Cage réalisé par une autre équipe que la sienne s’effondre vite sous un fatras de clichés, alourdi par des facilités d’écriture impardonnables et des séquences de gameplay manquées. Après l’avoir fini, on espère juste que l’idée derrière A Way Out survive à son exécution

Outre un renouvellement louable de son système de progression, Far Cry 5 a eu la bonne idée de s’affranchir des éléments parasites - tours radios, craft fastidieux en tête - des précédents opus et d’épurer son HUD pour nous offrir une aventure immersive et fluide. Le dépoussiérage de la licence est donc bien visible et très appréciable sur le fond, mais s’avère plus discret sur la forme. En effet, malgré une histoire plaisante portée par des antagonistes convaincants, ce nouvel opus reprend religieusement le cahier des charges de ses aînés et ne s’avère audacieux que par sa conclusion, provoquant ainsi chez le joueur un sentiment trop régulier de déjà-vu. À cela, il faut ajouter une intelligence artificielle laborieuse qui commence à accuser le poids des années et des mécaniques de jeux certes excellentes, mais qui semblent déjà avoir atteint leur potentiel maximum. Si le caractère un brin redondant de la formule ne vous gêne pas ou si vous n’avez encore jamais touché un Far Cry, n’hésitez pas, l’épisode garde suffisamment d’atouts pour vous convaincre. Dans le cas contraire, la question de son acquisition peut se poser.

Il nous aura fait miroiter un monde ouvert des plus vivants, une histoire marquante et des personnages charismatiques, mais Far Cry 5 a beaucoup de mal à prêcher la bonne parole. La rencontre avec Joseph Seed et les premiers pas dans un Montana vaste et organique offrent une très bonne première impression, mais le tout refroidit au contact du système de progression punitif et peu engageant du jeu. Ni mal réalisé ni foncièrement exécrable, Far Cry 5 pèche souvent par facilité ou par omission, avec une recette d'open-world qui s'essoufle de plus en plus. Il finit par cacher son manque d'audace sous un déluge de barres de progression, de quêtes vides d'intérêt et une histoire beaucoup trop timorée pour être captivante, et il faut avoir le courage d'affronter des dizaines d'heures de grind idiot et une IA éclopée pour tomber sur les quelques bonnes idées du jeu. Si vous êtes novice dans la série et si la perspective du coop intégral est négociable, préférez-lui le troisième opus, mieux exécuté, voire le quatrième opus, moins maîtrisé mais dont le déroulement vous donnera sans doute plus de plaisir qu'ici.

A raison d'une dizaine d'euros, on aurait encore pu faire preuve de clémence avec Extinction. Mais au tarif d'un AAA au lancement, on a surtout envie d'une tape sur l'épaule et d'un gros câlin. Les orques du jeu se sont bien proposés, avec leurs grosses paluches qui vous écrasent à trois mètres de distance pour vous ramener au point de respawn et répéter l'opération jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mais on en a tellement soupé en une poignée d'heures de jeu qu'on préfère se tenir à distance de ce concept répétitif à souhait, mal exécuté, avec un grappin aléatoire et des caméras périmées qui ne sont rien face à l'apathie généralisée du jeu. Entre les dialogues mous, les frappes sans impact et la DA générique à souhait, Extinction aurait finalement mieux fait de s'appeler Extincteur. Comme ça on aurait pu cacher ce tas fumant sous une épaisse couche de neige carbonique.