Actualités du jeu PC

On reconnaît généralement la fin d’un grand jeu à cette petite larme iodée, celle que l’on verse au dernier clic, juste avant un grand départ qui arrive toujours trop tôt. A quoi va-t-on bien pouvoir jouer, maintenant qu’il faut aller de l'avant ? Quel autre monde fera preuve d’une telle minutie, d’une telle générosité ? En théorie, Subnautica est un jeu de survie, de crafting et d'exploration comme on en voit débarquer par dizaines chaque année sur Steam. Sauf qu'il n'y a qu'un Subnautica. Quand il s'essaie au storytelling non linéaire, il touche au but. Quand il prend le pari de foutre la honte, avec sa seule planète amoureusement confectionnée, à 18.4 quintillions de cailloux générés aléatoirement, il dépasse les espérances. Sa boucle de gameplay, ses changements d'échelle, sa culture de l'émerveillement, sa gestion de l'angoisse des fonds marins : tout ce qu'il touche, il le change en or pur. Et les rares fois où il ne tutoie pas la perfection sont comme de minuscules gouttelettes d’huile à la surface d’un océan de bonheur.

Au sortir d’une semaine à vivre, manger et dormir dans la Sphère Intérieure de BATTLETECH, le constat est surprenant de nuance. Après un des pires premiers contacts jamais vécu avec un jeu de stratégie tactique (non-didacticiel oblige) je me suis accroché et j’ai commencé à lire dans la Matrice. L’amour dont brûlent les fous de la licence depuis toujours est lentement devenu mien, et avec lui cette fièvre de la chasse au monstres de poches haut de quinze mètres. Puis Harebrained Schemes est redevenu Harebrained Schemes, avec sa narration faussement interactive bardée dialogues verbeux et son manque d’attention au rythme et à la finition. Dans quelques mois et quelques patchs, BATTLETECH sera peut-être capable de réunir fans de toujours et nouveaux curieux autour d’un tactical qui exige beaucoup mais rend constamment le double. En attendant, sa mollesse extrême, son apprentissage ardu et ses inexplicables pics de difficulté sont les creux d’un rollercoaster qui ne sera certainement pas au goût de tout le monde.

En ces heures sombres de recyclage et de remasters vendus à prix d’or, il est doux de tomber sur un jeu au concept unique. Dommage cependant qu’il ne le soit que sur sa première ou deuxième partie quand on est invité à le recommencer des dizaines de fois. Si l’idée de mélanger des genres peu familiers n’était pas mauvaise sur le papier, elle fonctionne beaucoup moins efficacement manette en main, faute de moyens adéquats. Sauvé du naufrage par une présentation d’excellente facture, ce séjour sur l’île de Ditto doit s’appréhender comme des vacances à Kavos : c’est marrant sur trois jours, ça tourne sévèrement en rond avec une bonne migraine sur trois semaines.

En chantier depuis de nombreux mois, Conan Exiles est un projet de longue, très longue haleine pour Funcom. Il y a dix ans de cela, le studio norvégien avait déjà eu l’occasion d’adapter l’univers imaginé par Robert E. Howard. En mai 2008 sortait effectivement Age of Conan, avec le soutien d’Eidos. La violence du monde d’Hyboria était bien présente et changeait alors nettement des autres MMORPG souvent aseptisés. Hélas, le jeu souffrait d’innombrables bugs, de zones littéralement injouables et de problèmes de serveurs insupportables. Dix ans plus tard, Funcom revisite donc Hyboria. Il ne s’agit plus à proprement parler d’un MMO et le studio surfe plutôt sur la vague des jeux de survie / crafting en limitant au maximum les contraintes imposées aux joueurs. Enfin ça, c’est pour la promesse des développeurs depuis l’ouverture de l’accès anticipé il y a bientôt quatorze mois. Maintenant que le jeu est officiellement sorti, la question est de savoir ce que vaut ce Conan Exiles

Peintures du Christ, pluie de grenouilles, esprits frappeurs, croix dans tous les sens (surtout à l'envers), pentacles, 666 et j'en passe... en plaçant l'église au centre de son univers, Gray Dawn se crée une identité rarement vue dans le jeu vidéo. Il se jette tête la première dans des thématiques que certains Silent Hill ou Outlast 2 pouvaient parfois toucher du doigt sans entièrement les embrasser. Et à défaut de proposer un gameplay novateur ou des énigmes jamaies vues ailleurs, le jeu multiplie les trouvailles visuelles et ne semble pas utiliser son décor catholique comme un bête prétexte, mais comme un réservoir à idées et à moments de malaise judéo-chrétien.

Bilan sanguin mitigé pour Vampyr, jeu ambitieux, généreux, mais qui ne s'en sort finalement que sur des figures parasites qu'il s'est lui-même imposées. Le nouveau Dontnod n'a pas grand-chose du RPG d'enquête vampirique rythmé par les implications morales, les choix et une lutte constante contre la Bête Intérieure. C'est un Action-RPG à boussole, un jeu de massacre dont les envies d'intimité et d'implication étouffent sous une surenchère de combats et une réactivité de façade. Avec des quêtes mieux câblées et des investigations moins machinales, on lui aurait probablement passé ses quelques forçages un peu vieillots. Mais en l'état, seule l'exploration de Londres, la musique, l'ambiance et une intrigue bien tenue tiendront les joueurs en appétit. Un vrai potentiel non réalisé, qui laisse rêveur quant au Saigneur que ce Vampyr aurait pu devenir

Avec sa tronche de premier de la classe et un premier contact des plus réjouissants, Jurassic World Evolution est certainement le jeu le plus abouti de la série sur le plan technique. Il reprend les bases solides de son aîné Operation Genesis avec une cinquantaine de bestioles différentes, qu'on prend plaisir à découvrir et trafiquer génétiquement avant de les voir ravager notre parc en l'espace de quelques minutes. Mais une fois passé l'euphorie des premiers raptors en liberté, le soufflé retombe. En se contentant du strict minimum en matière de gestion et de construction, Frontier a accouché d'un titre trop répétitif, qui manque de flexibilité et la rejouabilité quasi-inexistante. Le tycoon game dans son plus simple appareil, que l'on ne peut conseiller qu'aux fans de Spielberg désireux de jouer au savant fou pendant une vingtaine d'heures avec des gros lézards avant de se heurter à un jeu qui finira inévitablement par sonner creux, et qui n'aurait sans doute pas craché sur quelques mois de développement supplémentaires. Comme pour Planet Coaster, attendez une réduction et quelques mises à jour avant de vous lancer.

Le nom de Jay Tholen vous est peut-être inconnu mais il y a des chances pour que vous ayez déjà entendu parler de son premier jeu développé en collaboration avec A Jolly Corpse et édité par Devolver Digital : Dropsy the Clown. Suite à cette fructueuse expérience Tholen revient, accompagné de deux camarades développeurs, pour le très excitant Hypnospace Outlaw, un jeu d'enqûete dans un navigateur web fictif de 1999. On a passé un peu de temps sur la bêta pour vous en parler

On avait fait ce rêve un peu fou, ces plans sur la comète, l'erreur d'y croire. Parti des bases encourageantes du premier The Culling qu'ils avaient eux-même soigneusement saboté, les développeurs de Xaviant nous ont promis un The Culling 2 honnête et solide, qui cette fois ne subirait pas de période d'early access et sortirait une fois que le studio serait fier de son boulot. Impossible de savoir si on est fiers chez Xaviant ce mercredi, mais une chose est sûre : la version 1.0 payante de The Culling 2 sortie trois semaines après ces belles annonces est un accident industriel sur pattes. En moins de vingt-quatre heures, le titre est criblé par un nombre impressionnant d'évaluations négatives sur Steam. Du coup, on s'est parachuté sur les lieux de l'accident

l faut dire qu’on a assez vite été mis en confiance quand David Rogers, lead designer du titre en charge de la présentation, a cité Legend of Grimrock et Might & Magic X. En effet, les deux jeux sont tout de même deux fiers représentants récents (avec la série Etrian Odyssey) du RPG dit « blobber » : un genre né dans les années 80 avec les séries Wizardry et Might & Magic, où l’on dirige un « blob » d’aventuriers comme un seul homme dans des donjons insalubres et mal éclairés. Vous l’aurez compris, The Bard’s Tale IV est un RPG à l'ancienne qui lorgne le dungeon crawler avec sa vue à la première personne et ses inventaires à cases. Sa seule entorse aux aînés pourrait être le fait que l’on s'y déplace en temps réel mais le studio promet que l’on pourra également jouer avec des déplacements par cases si l’on tient très fort à ses vieilles marottes